Le groupe orchestre LES ABSENTS rappelle, pour beaucoup de bretons de la région rennaise, l'époque Yéyé des années 60.
MAUREPAS, quartier populaire de tours, "barres" et pavillons HLM avec son célèbre immeuble en arc de cercle "La Banane" construits après la dernière guerre dans les années 50/60 au nord-est de Rennes, c'est là que tout démarre... mais il faut être menuisier, électricien et surtout très débrouillard et bricoleur avant d'être musicien !!!
Septembre 1961 : Yves JAHIER et Loïc BLANCHARD
Yves JAHIER entre au Conservatoire de Rennes, rue Hoche près de l'Ecole des Beaux-Arts à RENNES. Il apprend le hautbois avec son professeur Monsieur THOMAS. Les cours de solfège sont dispensés le jeudi à l'école Trégain, quartier de Maurepas. Il sympathise avec Loïc BLANCHARD et son frère Gilles, respectivement en classe de Clarinette et flûte traversière qui fréquentent le Foyer de jeunes du Patronage des Cadets de Bretagne rue d'Antrain à Rennes.
Loïc possède une guitare "demi-caisse jazz" et la prête à Yves qui, rapidement se passionne et gratte comme tout le monde quelques accords tels que DO FA SOL ou MI LA SI... On est en plein dans la période Rock & Jazzy "piano-guitare" avec Elvis Presley, Ray Charles, Fats Domino etc...
1962 : Jean-Pierre GENARD arrive
Yves sollicite ses parents pour l'achat d'une guitare électrique mais essuie un refus... La guitare électrique n'a pas une bonne image auprès des parents avec l'épopée du rock'n roll et des blousons noirs qui cassent tout lors des concerts de Johnny et Eddy !
Il devient membre actif au Foyer des jeunes du Patronage des Cadets de Bretagne dirigé par le Père Francis BELLOIR.
C'est là qu'Yves et Loïc rencontrent Jean-Pierre GENARD.
Jean-Pierre, également passionné de guitare s'en est même fabriqué une avec les moyens du bord !
Yves, au fur et à mesure de ses économies, achète, sur les conseils de Jean-Pierre, les revues musicales, les plans du système D et les pièces indispensables pour fabriquer lui aussi sa première "gratte" électrique :
Une planche de chêne de chez le menuisier du coin bien travaillée pour lui donner une forme personnelle de guitare électrique et un "gros bout de bois" en chêne taillé à la hache puis fignolé au papier de verre pour le manche et... ça commence à ressembler à quelque de chose...
Pour l'ampli, un vieux poste de radio à lampes qui traîne dans la cave des parents fera l'affaire. Ce n'est pas d'une grosse puissance en Kilowatts mais ça marche !!!
Jean-Pierre, Loïc et Yves, voilà déjà un groupe de 3 guitaristes. Yves revoit sa copie pour se différencier des autres guitaristes en transformant sa guitare 6 cordes en guitare 4 cordes pour une sonorité plus grave de guitare basse.
1963 : Clément DENIEUL et Bernard ARNAUD arrivent
En septembre 1963, Yves entre en apprentissage dans un laboratoire de prothèse dentaire. Entre les journées d'apprentissage, les cours au conservatoire, les répétitions du groupe et la responsabilité du Foyer de jeunes des Cadets de Bretagne, il fait vite le choix d'abandonner le hautbois au grand désespoir de son père mais la passion de la guitare électrique est trop forte !
En l'absence de chanteur, les 3 guitaristes répètent inlassablement les morceaux instrumentaux des groupes à la mode tel que "Apache" du groupe "THE SHADOWS". Chaque répétition s'improvise dans la chambre de l'un ou de l'autre !
Clément DENIEUL, un copain du Foyer des Cadets de Bretagne est lui aussi dans le Bagad de Cadets. Il travaille rue St Malo et fréquente le bar de Francis DARTOIS, musicien bien connu des musiciens rennais. Ce dernier lui vend sa batterie ASBA et il devient ainsi le premier batteur du groupe.
3 guitares électriques et une batterie, ça commence à faire du bruit ! Plus question de répéter dans les chambres HLM !
Le Père BELLOIR met gratuitement à disposition du petit groupe un local de répétitons sous le Foyer des jeunes des Cadets de Bretagne à 2 conditions :
1 - Animer les fêtes du patronage gracieusement
2 - Avoir un répertoire pas trop "rock'n roll" afin de ne pas attirer les blousons noirs réputés pour leur défoulement sur tout le matériel à leur portée lors des concerts, ce qui serait très loin de l'éthique et l'esprit du patronage.
Evidemment, lors de la première répétition, la batterie surpasse en décibels les amplis et "guitares-maison" de fortune...
Clément a un voisin Bernard ARNAUD, graveur de métier, qui bidouille l'électronique par passion à ses heures de loisirs. Quelle aubaine ! Il se fait un plaisir de rejoindre le groupe pour prendre en charge l'achat et les réglages d'une sonorisation ainsi que la maintenance de tout le matériel en général.
Petit à petit, le répertoire s'étoffe de morceaux instrumentaux, tout comme les autres groupes rennais les ATLAS et les METEORES.
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